Films et Vidéos

CASANOVA DERNIER AMOUR

Un film de Benoît Jacquot, avec Vincent Lindon, Stacey Martin, Valeria Golino, Julia Roy, Christian Erickson

25/03/2019 - Vincent Lindon fait-il un bon Casanova ?
Par Jérôme Garcin Publié le 25 mars 2019 à 13h01
Paru dans "L'OBS" du 21 mars 2019.
Il y a un an, Vincent Lindon portait la contestation et le gilet jaune dans une usine d'Agen, dont il était le leader syndical, aujourd'hui il porte la perruque et le jabot blanc dans les beaux quartiers de Londres, au milieu du XVIIIe siècle. Le Laurent Amédéo musclé de «En guerre», film coup de poing de Stéphane Brizé, s'est métamorphosé en Giacomo Casanova, alias chevalier de Seingalt, dans «Dernier Amour», de Benoît Jacquot.

Seulement voilà. Tout sied à Vincent Lindon, qui est l'un de nos meilleurs comédiens, fors la perruque. Elle le désavantage et le dénature. A cet héritier de Gabin, qui se savait plus ouvrier sableur que duc à Versailles, elle donne un air au mieux d'évêque anglican, au pire de Lady Gaga. Son talent supporte mal le postiche. Vous me direz: Lindon peut tout jouer, il n'a pas la gueule d'un seul emploi. C'est vrai.

Mais, depuis dix ans, le maître-nageur calaisien de «Welcome», le maçon de «Mademoiselle Chambon», l'humanitaire des «Chevaliers blancs», le chômeur de longue durée de «la Loi du marché» est tellement marqué par ses rôles d'insoumis, d'indigné, de réfractaire, il incarne si bien la révolte contre les maux de notre époque : l'injustice, la paupérisation, la xénophobie, il semble faire si peu cas du maquillage, du Photoshop et des beaux habits, qu'il peine soudain à être crédible en séducteur poudré et bagué qu'une courtisane pousse au désespoir.
Casanova ressemble à Droopy

A Londres, où il débarque en 1763, Casanova, alors âgé de 38 ans, tombe fou amoureux d'une prostituée, la Charpillon (Stacy Martin), d'abord parce qu'elle lui plaît, ensuite parce qu'elle lui résiste. Plus elle se joue de lui, plus il veut la conquérir. Une mésaventure qui a failli le pousser au suicide et qu'il raconte dans «Histoire de ma vie». Selon un procédé éculé, le film de Jacquot commence par la fin: devenu bibliothécaire du château de Dux, en Bohême, le vieux coureur raconte à une jeunesse cet humiliant épisode londonien, qui nous est donc livré dans un fastidieux flash-back de 90 minutes.

Ce film n'est pas sans charme, un charme désuet, mais il sent le faux. Lindon n'est pas à l'aise en bas et talons, Stacy Martin n'a rien d'une cocotte, Londres ressemble à Bry-sur-Marne et Casanova, à Droopy. Reste un mystère: pourquoi diable Vincent Lindon a-t-il tant supplié Benoît Jacquot, perplexe, de lui accorder ce rôle? Le réalisateur, qui avoue dans un étrange français: «J'ai eu du retard à me rendre à l'évidence que ça fonctionnerait», aurait dû se fier à sa première intuition.

Jérôme Garcin


19/03/2019 - Un article de Jean-Michel Frodon sur le site slate.fr
«Dernier amour», une adaptation extrêmement juste de Casanova

Il est des films comme des plantes. On en connaît la graine, et la terre où on la sème. Mais en poussant, sans échapper à son origine, elle prend une tournure et une couleur inattendues.
Dernier Amour adapte un passage des Mémoires de Casanova, désormais connues sous le titre Histoire de ma vie. Casanova vieillissant est interprété par Vincent Lindon, selon un jeu très réglé entre le personnage historique et l’acteur vedette qui lui prête ses traits.
Le Vénitien est à Londres, où sa réputation le précède. Avec beaucoup de subtilité, Benoît Jacquot compose une évocation de l’aristocratie anglaise libertine du milieu du XVIIIe siècle, le mélange de sophistication emberlificotée et d’extrême brutalité d’un monde étrange, quasi somnambulique.
Bateleur virtuose, à la fois rusé, cynique et véritablement curieux du monde, Casanova y évolue, tout comme dans les bas-fonds de la capitale, avec une aisance conquérante qui n’exclue pas les échecs parfois cinglants.
Transgressions stylistiques
Les premières séquences malmènent les conventions de la reconstitution d’époque, grâce à un mélange de réalisme très cru, de transgression des codes actuellement en vigueur dans la représentation du corps féminin et d’un peu de stylisation crépusculaire, à laquelle les images denses et belles du chef opérateur Christophe Beaucarne donnent une matière sigulière.
L'aventurier vénitien et la haute société londonienne en pleine action | Diaphana
Soirées luxueuses chez les nobles, jeux d’argent délirants, détours par les bordels sordides, codes sociaux hypocrites et ridicules, activités sexuelles compulsives et ostentatoires des hommes et des femmes qui en ont le pouvoir tissent une trame serrée qui se déploie autour du personnage central de cette sombre tapisserie aux multiples reflets.
En proie à l’exil et à des difficultés matérielles, Casanova déploie un arsenal de ruses et de séduction, d’opportunisme et d’ironie sur ce monde où il débarque.
Passe, repasse cette figure d’une demoiselle, prostituée affublée d’un nom atroce, la Charpillon, et d’un physique avenant. Elle est différente. Une délicatesse, une énergie.
La femme par qui le scandale de l'amour arrive | Diaphana
Multipliant les ébats fort peu intimes et les gestes d’éclat en société, Casanova est attiré par celle couchant avec tout le monde et se refusant à lui, qui n’a guère l’habitude de pareil échec.
Érotiquement, politiquement
Tactiquement, si l'on peut dire, Dernier Amour reste une aventure de Casanova, racontée par lui –avec cette honnêteté étonnante qui est un signe distinctif de ses Mémoires. Mais stratégiquement, sensuellement, érotiquement, politiquement, c’est elle qui peu à peu occupe le territoire du film.
Cette «victoire» à elle n’est d’ailleurs pas exactement sa défaite à lui, plutôt une métamorphose, où il souffre assurément, mais où –il en sera le premier conscient en en faisant le récit– il apprend, il évolue, il expérimente des sensations et des rapports aux autres inédits.
La montée en puissance de la courtisane est aussi, admirablement, celle de l’actrice qui l’interprète. Stacy Martin, révélée de la plus stupéfiante manière par Lars von Trier dans Nymphomaniac, et que l'on ne cesse de retrouver avec bonheur, exemplairement dans le sous-estimé Taj Mahal, offre ici un assez inoubliable panorama de l’étendue de son talent.
Il y a un véritable plaisir, vaguement sulfureux et très joyeux, à assister à la manière dont le cinéaste et la comédienne conspirent à ce déplacement des centres de gravité du film –déplacement auquel, sans en avoir l'air, Lindon se prête d'ailleurs avec beaucoup de finesse.
Casanova, ni grand seigneur ni méchant homme | Diaphana
Le texte même de Casanova, assurément grand séducteur, mais qui aura porté un regard aussi lucide sur lui-même que plein d’affection et souvent d’admiration sur les femmes qui furent ses maîtresses, y aide beaucoup. Et à cet égard, Dernier Amour est une adaptation extrêmement juste, bien au-delà de la lettre du texte.
Il ne s’agit évidemment pas de faire du chevalier de Seingalt un féministe au sens contemporain, ni de transformer le film de Benoît Jacquot en étendard de #MeToo.
Mais aussi bien le récit du Vénitien que la mise en scène du cinéaste français ouvrent des espaces de pensée, à la fois sensuels et ludiques. Les deux œuvres réclament attention aux personnes, aux sentiments, aux forces plus ou moins obscures qui travaillent chacun d'entre nous.
Par-delà les joies immédiates que le film offre à son public, cette dimension-là en fait la richesse singulière, tout en déplacements et glissements. Une danse.
Dernier Amour
de Benoît Jacquot, avec Vincent Lindon, Stacey Martin, Valeria Golino, Julia Roy, Christian Erickson
Séances
Durée: 1h38. Sortie le 20 mars 2019
Jean-Michel Frodon Critique de cinéma


LE CASANOVA DE FELLINI

l Casanova di Federico Fellini sort en Italie en décembre 1976. Il ne plaît ni au public ni à la critique. Cette dernière ressent assez mal l’affront fait à la légende du héros national et détruit le film dans son intégralité. Aux Etats-Unis, pays dans lequel Fellini est ordinairement apprécié (Amarcord avait reçu l’Oscar du Meilleur Film Etranger), Casanova connaît un échec commercial retentissant. Son tournage en anglais ne fut donc d’aucun secours, contrairement aux attentes d’Alberto Grimaldi. Trente ans plus tard, force est de constater que la puissance évocatrice de ce film tant attractif par ses fulgurances picturales et son audace créative que par sa poésie baroque et son abstraction, demeure aussi ingénieuse et efficace. De même que sa mélancolie féerique et funeste, associée à la description de son personnage de pantin infantile débarrassé de ses oripeaux de séducteur vénitien tout-puissant, font de lui l’un des chefs-d’œuvre les plus purs et tragiques du maestro italien. Avec Federico Fellini, le mythe de Casanova s’offre un enterrement de première classe. Une analyse du film : cliquer pour se connecter

CASANOVA 1927

Un flamboyant portrait du celebre seducteur vu par un ancien baryton de l'Opera de Moscou qui, apres un accident vocal, part pour l'Allemangne puis la France pour se consacrer au cinema.

LE RETOUR DE CASANOVA

Casanova (Alain Delon), vieillissant, veut rentrer a Venise. En attendant un visa pour sa patrie, il erre dans le Midi de la France. C'est ainsi qu'il rencontre Olivio (Gilles Arbona) et sa femme Amélie (Delia Boccardo), une de ses conquêtes. Si Amélie tente de reconquerir Casanova, il n'a d'yeux que pour sa nièce Marcolina (Elsa Lunghini), qui lui bat froid. Casanova, aidé de son valet Camille (Fabrice Luchini), entame son dernier combat.

CASANOVA VARIATIONS

Casanova a accepté la proposition du duc de Waldstein : il est bibliothécaire du château de Dux, en Bohême. En fin de vie, il s’est mis à y écrire ses Mémoires. C’est là qu’il reçoit la visite d’Elisa von der Recke, qui s’intéresse de près à son manuscrit. Casanova ne reconnaît pas dans les traits de cette femme pleine de charme une jeune fille qu’il avait séduite jadis et qui avait voulu mourir pour lui. Pour le fameux libertin, l’arrivée d’Elisa est à la fois stimulante, l’occasion de se lancer un nouveau défi (celui de la conquérir), et menaçante (il s’interroge sur la motivation de la voyageuse). Vient-elle pour se faire confier le texte et le publier ? Est-elle poussée par la curiosité, inquiète de ce qu’il a pu livrer de leur liaison ? A-t-elle l’intention de lire le texte convoité afin de s’en inspirer pour écrire elle-même une biographie à charge, comme elle le fit pour Cagliostro dans un ouvrage ayant rencontré un réel succès ? Elisa suscite à la fois chez son hôte un sursaut de vie insouciant et la lassitude lucide d’un corps fatigué qui craint la mort.

CASANOVA

Il est le plus grand séducteur du monde. Aucune femme n'a pu résister au charme de cet homme flamboyant, maître des apparences et bel esprit... Jusqu'à aujourd'hui. Pour la première fois de sa vie, le légendaire Casanova se heurte à un obstacle.
La jeune beauté vénitienne Francesca le repousse. Grâce à ses déguisements et à ses ruses, Casanova parvient à se rapprocher de la jeune femme. Mais dans ce jeu bien plus dangereux que les autres, il risque non seulement sa vie et sa réputation, mais aussi sa seule chance de connaître la vraie passion...

CASANOVA un adolescent à Venise

Giacomo Casanova est élevé par sa grand-mère dans un quartier pauvre de Venise jusqu'au retour de ses parents comédiens. Son père, Gaetano, fatigué de sa vie errante, s'installe à Venise au grand désespoir de sa mère, l'exubérante Zanetta, qui profite du carnaval pour se faire engager dans une troupe. Malade, Gaetano meurt. Giacomo, alors âgé de huit ans, est envoyé à Padoue où son pré- cepteur, le prêtre Don Gozzi, le prend sous sa protection.

À seize ans, Giacomo est de retour à Venise. Devenu bibliothécaire d'un vieil aristocrate libidineux, admiré des belles Vénitiennes qui se pressent à ses sermons, invité dans les salons de la fine fleur de la société, le brillant abbé succombe peu à peu au luxe et au plaisir. Ramené à la raison par Don Gozzi, Giacomo s'apprête à retourner au séminaire quand une jeune aristocrate amou- reuse de lui l'emmène dans sa famille avec l'espoir qu'il l'enlèvera. Mais, après une nuit de folie avec les deux cousines de la jeune fille, Giacomo embrasse la carrière de libertin..

CASANOVA 70

Séducteur impénitent lassé de la facilité de ses innombrables conquêtes, Andrea ne parvient plus à éprouver le désir sexuel que lorsqu’il se retrouve dans une situation menaçante ou périlleuse. Devant les proportions prises par ses mises en danger suscitées par son trouble libidinal, il décide donc de consulter un psychanalyste. Un film de Mario Monicelli avec Marcello Mastroianni et Michèle Mercier.
Plus de détails là : cliquer pour se connecter